Les toxidermies : une série de 65 cas - 20/05/15

Riassunto |
Introduction |
Les toxidermies (TD) sont les effets indésirables à expression cutanée des médicaments administrés par voie systémique. Elles représentent 20 % des effets secondaires des médicaments. Les toxidermies se caractérisant par leur polymorphisme clinique.
Le but de notre étude est de décrire les caractéristiques cliniques et évolutives de ces réactions médicamenteuses et d’en déterminer le profil étiologique.
Patients et méthodes |
Il s’agit d’une étude rétrospective incluant les patients ayant présenté une toxidermie sur une période de 15ans allant de 2000 à 2014 et ayant nécessité ou non une hospitalisation. Les caractéristiques épidémiologiques, cliniques des patients ainsi que les données de l’enquête de pharmacovigilance (EPV) ont été précisées.
Résultats |
Soixante-cinq dossiers ont été colligés (39 femmes et 26 hommes) soit un genre ratio (H/F) de 0,6. L’âge moyen au moment du diagnostic était de 53,8ans. L’EPV a été réalisée dans 59 cas (90,76 %), l’imputabilité des lésions cutanées au traitement était très vraisemblable dans 21 cas (35,5 %), vraisemblable dans 25 cas (42,3 %) et probable dans 13 cas (22 %). Le diagnostic de TD a été retenu dans les six cas restants malgré l’absence d’EPV devant le délai d’apparition des lésions compatibles avec le diagnostic de toxidermie et/ou le fait que le médicament suspect soit connu pourvoyeur de cette réaction cutanée.
Les manifestations cliniques étaient à type d’urticaire dans 18 cas, d’érythème pigmenté fixe (EPF) dans 10 cas, de photosensibilisation dans 9 cas dont deux de phototoxicité et sept de photoallergie, de rash maculo-papuleux dans 6 cas, d’eczéma et d’acné induite, chacun dans 3 cas. Les manifestations suivantes ont été notées chacune, dans 2 cas : l’érythème polymorphe, le syndrome main pied, le purpura, et la mucite. L’aggravation d’un psoriasis ancien a été relevée dans un cas, une onycholyse distale, une capillarite purpurique et un lichen plan ont été notés chacun dans un cas.
L’atteinte cutanée était grave dans 5 cas (7,69 %) : deux cas de pustulose exanthématique aiguë généralisée (PEAG), deux cas de DRESS syndrome et un cas de nécrolyse épidermique toxique.
Les médicaments les plus fréquemment incriminés étaient la griséofulvine dans 6 cas, les cyclines et le paracétamol chacun dans 5 cas, le piroxicam et l’acide acétylsalicylique dans 4 cas chacun, la pristinamycine dans 3 cas, les macrolides, le diclofénac, et les céphalosporines dans 2 cas chacun. L’allopurinol était responsable des 2 cas de DRESS syndrome. L’imatinib était responsable d’une toxidermie lichénoide dans un cas, la capécitabine et le sorafénib étaient à l’origine de syndrome main pied.
Quarante-neuf patients (76,5 %) ont été traités par des dermocorticoïdes seuls avec une évolution favorable, et 5 patients ont nécessité le recours à une corticothérapie par voie générale. Pour tous les patients, le médicament incriminé a été arrêté.
L’évolution était favorable dans tous les cas.
Discussion |
Notre étude souligne le polymorphisme clinique des TD. Ces réactions sont pour la plupart bénignes. Néanmoins, des formes graves pouvant engager le pronostic vital ont été recensées, notamment le DRESS syndrome, la PEAG ou encore la nécrolyse épidermique toxique.
L’EPV est basée sur des critères d’imputabilité intrinsèques et extrinsèques et ne permet de faire qu’un diagnostic de présomption de la TD en se basant sur un faisceau d’arguments. L’EPF reste la seule manifestation presque exclusivement iatrogène.
Conclusion |
Le diagnostic de toxidermie doit amener à l’arrêt rapide du traitement suspecté. Tous ces cas doivent être notifiés aux instances de pharmacovigilance afin d’authentifier l’imputabilité du médicament en question et d’interdire formellement et définitivement sa réintroduction.
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Vol 36 - N° S1
P. A78-A79 - Giugno 2015 Ritorno al numeroBenvenuto su EM|consulte, il riferimento dei professionisti della salute.
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